la chute de Mathosia

L'empire mathosien

Au dernier jour de son règne, le roi Jostir Mathos marcha jusqu'à son trône, s'appuyant sur ses fils. Le roi et les princes portaient leurs armures de guerre, et bien que Jostir parvenait à peine à voir, sa main ne trembla pas lorsqu'il saisit la poignée de son épée.
Du siège du pouvoir, il parla en ces mots :

Les Eths ont établi leur empire dans les Basses-Terres, mais chacun sait qu'ils ne se sont jamais aventurés dans les montagnes. Elles sont le domaine des hommes du Nord, les fils guerriers de Mathos, qui ont chassé plus de dragons que n'importe quelle autre race de Telara.
Alors qu'ils se prélassaient sur des coussins de soie, nous nous sommes battus dans les vallées et sur les sommets rocailleux, aussi bien entre nous que contre les Nains ou les Elfes. Mais finalement, même ces peuples anciens ont fait la paix avec nous. Les Nains nous ont appris à réaliser de magnifiques ouvrages, et les Elfes, à user de magie.

Pendant tout ce temps, les Eths ont construit des tours gigantesques pour railler nos montagnes. Mais bien sûr, ils ont échoué et le sable a englouti leur Empire. Puis, de monstrueuses créatures affamées ont surgies des dunes. Les adorateurs ont détalé à toutes jambes et les impurs ont tenté de gouverner les masses qui n'avaient plus de chef.

Nous aurions pu rentrer chez nous, mais ils nous ont suppliés de rester, de les gouverner avec justice et courage, et de leur apprendre à ne plus jamais mettre genou à terre. Nous avons accepté.
Nous avons pénétré sur les terres de ceux qui ne nous y avaient pas invités, car il était inenvisageable de laisser Telara devenir la proie des dragons. Le soleil a alors cessé de briller sur les terres de Telara qui n'étaient pas mathosiennes.

Le roi Jostir s'est ensuite levé, soutenu par ses deux fils et même si ses jambes étaient faibles, sa voix résonna clairement.

Thedeor ainsi servi, nous nous sommes mis à honorer tous les dieux des Veilleurs.
Pour Tavril, nous avons laissé la forêt souveraine, prenant uniquement ce dont nous avions besoin, et cela même dans les vastes étendues de Bois-Granite.
Pour Bahralt, nous avons construit des cités sans magie interdite, des villes faites de pierres et de bois blanc. La plus majestueuse de toute, Port Scion, demeurant jusqu'à ce jour inégalée.
Au nom de Santic, nous avons envoyé des marchands de Port Scion naviguer sur les mers déchainées pour faire du commerce avec les habitants des terres lointaines.
Puis, pour honorer la gente Mariel-Taun, nous avons recouvert notre royaume de paix et d'abondance. La musique et la lumière illuminent nos cités, le gibier foisonne dans nos domaines et les impurs ont disparu de notre vue.

Ainsi, nous avons conquis, par la bannière et les tambours !
Ainsi, nous avons gouverné, par le sceptre et l'épée !

Je suis Jostir, né d'une lignée pure, et je ne laisse aucun homme remettre mon règne en cause ! Je te laisse le pouvoir, mon fils Aedraxis, de lignée pure, toi qui te tiens à ma droite.

Il est temps de te quitter, roi de Mathosia, et de rejoindre les salles de mes pères et des pères de mes pères où Mathos lui-même se tient aux côtés de Thedeor ! Ses fils règnent de la mer à l'Est à la mer de l'Ouest, et du Nord au Sud.

Son menton toucha sa poitrine, et ses yeux se fermèrent lentement. Alors que la mort emportait Jostir, les hommes de la cour frappèrent le sol du pied, frappèrent leur bouclier et frappèrent leur poitrine afin que le roi puisse partir dans le fracas des armes. Sa tombe se trouve désormais aux côtés de celles de ses pères, là où tout homme devrait être, à jamais debout.

Affiches placardées dans les ruines d'Ardenburgh (Zone de départ Gardiens)


Le royaume de Mathosia pleure son souverain sage et bienveillant, Joster Mathos.
Puisse-t-il siéger à jamais aux côtés de Thedeor dans le Pnathéon des Justes.
Le roi Joster laisse derrière lui deux fils : le roi Aedraxis Mathos, couronné au lendemain de la mort de son père, et le prince Zareph Mathos qui gouverne la grande ville orientale de Port Scion.
Le roi laisse également un fils illégitime, Carwin Mathos.

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Mathosiens, réjouissez-vous !
En ces heures sombres, le sacre de notre nouveau souverain, Aedraxis Mathos, doit faire battre vos cœurs. Malgré la grande tristesse suscitée par la mort de son père, le roi Joster, le prince Aedraxis a accepté noblement la couronne le soir suivant au cours d’une cérémonie grandiose.

Le roi Aedraxis a déclaré que son règne signera l’avènement d’une ère de prospérité pour Mathosia. Il souhaite que notre royaume se libère des contraintes du passé pour que nous puissions nous tourner vers l’avenir.
Vive le roi Aedraxis Mathos, puisse-t-il vivre mille ans !

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Proclamation de Sa Très Bienveillante Majesté pour le peuple de Mathosia :

Moi, roi Aedraxis Mathos, ai décidé de légaliser la pratique de la technomancie et la possession de tout équipement associé dans le royaume de Mathosia.

Par ailleurs, tout citoyen se rendant coupable de propos négatifs à l’encontre de mes méthodes ou de ma personne sera exécuté pour fait de trahison. Concernant ces affaires, il reviendra à mes chevaliers mathosiens de trancher.

Sa Majesté Exaltée,
Aedraxis Mathos

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Peuple de Mathosia, nous avons été trompés.
Le roi nous avait promis la prospérité, mais nous n’avons connu que l’oppression et la désolation. Le roi Aedraxis voudrait que nous abandonnions les Dieux pour nous en remettre aux démons planaires et à cette technologie impie. Nous ne pouvons rester sans rien faire pendant que notre grand royaume sombre dans le chaos.

Une armée unie de Telariens se rassemble dans les Champs de Thedeor, près de la ville d’Ardenburg, pour mettre un terme définitif à cette folie.
Que tous ceux qui souhaitent nous rejoindre soient les bienvenus. Ensemble, nous deviendrons les gardiens de Mathosia !

Lettre trouvée dans le camp des technomanciens eths dans la zone de départ

A Orphiel Vent-Lointain, maître technomancien,

J'ai reçu les plans de l'Ethect. Je crois que votre dernière invention pourrait être la solution à notre récent problème avec les Elus. Quand le prototype sera prêt, apportez-le-moi sur le campement. Les traîtres qui servent mon frère lanceront sûrement bientôt une nouvelle attaque.

Oh et ne laissez pas traîner ce message comme cela vous est déjà arrivé. Votre négligence pourrait un jour nous coûter cher. Nous ne pouvons pas nous permettre la moindre erreur.

Sa Majesté exaltée,
Aedraxis Mathos

Journal de Zareph Mathos (dans la cathedrale de la zone de départ Gardien)



Quatrième Lune de l'année du Tyran
15e jour
Les nouvelles de la cour de mon frère, le roi, sont troublantes. Il a toujours dirigé Mathosia d'une main de fer, et en accord avec la tradition de Mathos je n'ai pas interféré dans ses affaires. Il affirme que c'est pour le bien du peuple, et qu'il désire seulement rendre le royaume plus puissant.

Maintenant on m'informe qu'il a levé l'interdiction de l'utilisation de la technologie profane dans le royaume, et qu'il refuse de célébrer le culte de Thedeor ou des autres dieux. Cela est une rupture certaine avec la tradition, mais peut-être que je m'inquiète pour rien.

Quatrième Lune de l'année du Tyran
28e jour
J'ai reçu plusieurs rapports de l'ouest aujourd'hui indiquant que la tyrannie d'Aedraxis devient de pire en pire. Ils disent que sa soif de pouvoir relève de l'addiction, et qu'il a ordonné qu'on lui rapporte personnellement tous les livres du royaume traitant de rituels de mort.
Ses conseillers sont effrayés par ce qu'il pourrait préparer. S'il continue à étudier une magie si dangereuse, je risque de devoir intervenir.

Cinquième Lune de l'année du Tyran
5e jour
Mon frère est devenu fou. j'ai reçu une lettre du maire d'Ardenburg, un petit village à la frontière est, disant qu'Aedraxis prépare depuis plusieurs jours un rituel technomagique à proximité de la ville. J'ai peur pour son peuple, mon peuple.
Pendant que j'écris ceci, je suis en route pour l'affronter, une bataille qui déterminera le destin de l'Ouest, et peut-être de tout Telara.
La Garde Runique des Nains m'a informé qu'ils envoient également des soldats, et un contingent elfique de Bois d'Argent a été vu marchant à travers les Hautes Terres d'Ombrelune vers l'ouest il y a quelques jours.
J'espère seulement que nous n'arriverons pas trop tard.

Cinquième Lune de l'année du Tyran
9e jour
J'ai vu plus de tragédie en ce jour qu'un homme ne devrait en voir en deux vies.
Nous avons été capables de lancer une force impressionnante de Nains, Elfes et Mathosiens contre Aedraxis et ses alliés.
Pendant que je me tenais avec les archers, dirigeant l'assaut, j'étais certain de notre victoire, avec la bénédiction de Thedeor.
Alors je vis les mercenaires Eth et Bahmi du Sud dont la technomancie aidait Aedraxis.
L'armée chargea vers la crète de la colline où mon frère accomplissait son sombre rituel.
Je n'oublierai jamais ce que j'ai vu. Le ciel s'est ouvert devant eux, libérant une immense vague de magie de mort. Je pouvais voir les yeux vides de Regulos, le Dragon de l'Extinction, nous fixant depuis la faille.
L'infanterie a été décimée quasi instantanément. Certains furent simplement réduits en cendres, mais d'autres furent possédés par la puissante magie de mort, leur peau devenant livide ou leur corps réduit à l'état de squelette. Des soldats mort-vivants pour l'armée d'Aedraxis.
Carwin, Cyril, Borrin et tant d'autres de mes amis furent engloutis par ce nuage mortel.
Je suis le seul des officiers à avoir survécu. Peut-être mon frère avait-il raison, peut-être que les dieux nous ont reniés.

Cinquième Lune de l'année du Tyran
10e jour
La cathedrale d'Ardenburg était glacée la nuit dernière quand je suis venu y trouver refuge, mais ce matin elle était remplie d'une lumière chaleureuse que je ne saurais décrire. Et je les ai vus. Les morts sont revenus. Ce ne sont pas les abominations mort-vivantes que j'ai vues sur le champ de bataille. Ceux-là sont les héros tombés, ramenés à la vie par un miracle indescriptible.

Je suis au coeur d'un évènement grandiose, mais je suis aussi hanté par une réalité affligeante. Maintenant que le Voile est brisé, que va devenir Port Scion? Je dois retourner là-bas rapidement.
Les failles vont grandir et se multiplier dans les jours à venir. Je ne dois pas laisser ma ville subir le sort d'Ardenburg.

La guerre civile Mathosienne : Journal de guerre d’Aedraxis Mathos


I
En ce jour Nous, Aedraxis Mathos I de pure lignée royale, avons lancé le siège de Port Scion, joyau de Notre empire et demeure de Notre royal frère Zareph.
Sa cité est riche au-delà de toute mesure, mais Zareph a refusé de financer l’expansion impériale, préférant comploter pour renverser Notre juste règne.
Malgré son arrogance, il reste Notre frère. Mathosiens ! Quand vous lirez ceci à vos enfants, et qu’eux-mêmes le liront à leurs héritiers, sachez que votre roi regarda le cœur lourd les catapultes et les boules de feu abattre les murs de la demeure de son frère.

II
Port Scion est tombée, mais nous n’en tirons aucune joie.
Zareph a fui, emmenant avec lui la plupart de la noblesse, son armée, chaque citoyen valide, et toutes les richesses de la ville. Il n’a laissé que les habitants trop faibles pour voyager (et encore pas tous !) et la cité sous la protection de sa garde d’honneur, deux cents hommes qui parvinrent par la ruse et l’acharnement à tenir Port Scion durant trois semaines d’assaut intense.

Les interrogatoires m’ont appris que Zareph avait anticipé ma colère. Pendant plusieurs mois, il a envoyé hors de la ville des hommes déguisés en simples voyageurs. Cela prouve que sa trahison était préméditée.
J’ai fait exécuter toutes les épouses des nobles restées à Port Scion. Ces lignages corrompus ne doivent pas donner de fruits.

III
Finalement nous avons l’or.
Un de mes chevaliers dragons découvrit un soldat prostré devant une icône de Thedeor, et remarqua que la base de l’idole comportait une ouverture dissimulée. Le panneau révéla une cache secrète remplie de richesses, même si cela ne représente qu’un quart du trésor de Port Scion. Nous avons vidé le coffre et laissé en échange le fidèle soldat contemplant les dieux.

En emportant la majeure part du trésor, Zareph a privé son roi de resources vitales. Les taxes raisonnables payées par les paysans et les marchands ne remplissent pas les coffres. Ceci est un apport bienvenu.
Nous avons loué les services de mercenaires du sud pour traquer les rebelles de Zareph, et commissionné notre ancien tuteur Orphiel pour construire des machines de guerre Eth. Cela devrait l’affaiblir, et ensuite Orphiel ouvrira les Plans eux-même à la conquète par une Mathosia unie.
Zareph aurait pu marcher derrière moi vers ces autres mondes, mais à présent il sera mon hérault, son crâne fiché sur mon étendard.

IV
Maudit soit cette ordure de Kalmar!
Mes mercenaires et mes machines avaient enfin acculé Zareph dans le château de mon cher ami assassiné, Ulfrid de Gloamwood. Alors que mes hommes escaladaient les remparts, Cyril le sanguinaire lui-même chargea mes gardes du corps. Il lança les têtes de mes chevaliers vers les murailles pour montrer aux forces de Zareph la nature de mes serviteurs, et ensuite tenta d’assassiner son roi !
J’ai reculé –stratégiquement, bien sûr. Finalement, pour faciliter ma victoire, j’ai focalisé mon pouvoir sur mes hommes, et ils ont abandonné le fardeau de la chair vivante pour devenir une marée d’ossements qui assaillit Zareph et retint Cyril.
Satisfait de la victoire imminente, je partis rejoindre mon adorable Alsbeth et ses conseillers.

V
Comment est-ce possible?
Zareph et Cyril ont vaincu mes mort-vivants et rejoint Bois d’Argent, où ils ont rallié un contingent de Haut Elfes mené par la catin Shyla. Borrin des Nains leur a offert la maîtrise de la forge que son peuple a refusé de mettre au service de mes troupes. Même Carwin le bâtard de mon sénile de père a cessé de pleurnicher sur le bois-granite coupé par l’effort de guerre pour rejoindre les rebelles.

A l’instant où j’écris, ils marchent sur ma position à Ardenburg.
Ils y trouveront bien plus que ce qu’ils attendent. Pendant des siècles le fils aîné du roi Mathosien a régné sur Telara, et je gouvernerai la création pour l’éternité.
En plus de mes légions de morts-vivants, de mes propres prouesses de sorcier, j’ai convaincu ce fou narcissique d’Orphiel de construire une machine capable d’ouvrir les Plans. Un en particulier, où réside une part de moi-même.
Je ne suis pas encore complet, je ne l’ai jamais été. Je déchirerai le ciel, et mon autre moitié me rejoindra. Imaginez ! Je suis celui que l’Etre ultime a choisi pour être son complément. Je suis déjà Son égal.
Jamais le Nous Royal n’aura été plus approprié.