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Une hache et un livre.

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Une hache et un livre. Empty Une hache et un livre.

Message  Klembarald Lun 24 Oct - 13:58

Une hache et un livre.


Le nain poussa la porte de sa main, celle-ci s’ouvrant dans un grincement grave. La taverne était bondé à cet instant, nombreux étaient ceux qui venaient de finir leur journée de travail et venait ici prendre un peu de bon temps. Alors qu’il fit son entrée dans la vaste pièce quelques-uns des nains se turent et leurs regards vinrent se plonger sur lui. Il resta un instant immobile, se frottant le pan de sa robe par nervosité.

« Que viens tu faire ici? » Tu sais qu’on aime pas les porteurs de robe.

Un nain laissa sa choppe sur la table et s’était avancé vers lui, tel un signe de défi ou plutôt de malvenu.

« Je viens boire un coup gueule de raie, comme vous tous moi aussi je bosse. » Il continua à tripoter le pan de sa robe, nerveux, il savait très bien qu’il ne fut pas bien accueilli en venant ici, d’un tempérament timide, devoir casser la glace de se silence fut un effort considérable.

« Bosser? Haha! Bosser tu dis! Parce que lire des bouquins tout au long d’une journée et bavasser des mots interdits c’est bosser peut-être? Viens à la Forge tu vas voir ce que c’est d’bosser Courte Barbe va. »

Le nain avança alors, lui-même sentait le défi arriver. Comme beaucoup de nains ici il portait la barbe drue, et pour seul vêtement un pantalon de tissu taché de suie et raccommodé à de nombreux endroits, seul quelques fils noués à la taille l’empêchait de tomber en bas des jambes. Mais le nain en robe ne recula pas, et encore moins il serait sorti de la taverne taillée dans la roche, c’était sa fierté qui était en jeu. Autour, dans le silence tous les regards étaient portés sur eux.

« Tu sais ce qu’il te dit le courte-barbe fils de Fée? Il te dit que ton marteau à forger! Tu peux t’le mettre où j’pense! Maintenant j’demande pas à parler avec vous zot, seulement à boire un coup comme tous ici c’est compris? »

« Pas de bagarre ce soir les corniauds! »

Un nain plus vieux que les autres venait d’apparaitre de derrière le comptoir, ses cheveux blancs partaient en épi de chaque coté de son crane, ce qui offrait une étrange vision plutôt burlesque.

« C’est lui qui m’cherche en mettant les pieds ici, on aime pas les gars comme lui. Ca nous regarde de haut quand ca passe à proximité de la forge, et ce se croit supérieur. »

Le nain en robe ne répondit rien, il n’avait pas vraiment l’envie encore ce soir de se défendre. Plus le temps passait et plus ils les trouvaient en effet véritablement idiots, idiots, bornés et surtout sectaires.

« N’empêche qu’à la première bagarre…CHBAM! » Le vieux nain sorti d’on ne sait où une masse deux fois plus grande que lui qu’il laissa tomber sur le comptoir. « J’vous refais l’portait. »

Ce soir là, comme beaucoup de soirs, Klembarald but sa bière seul à sa table, il entendait les moqueries et les quolibets fusaient de derrière comme autant de mauvais sortilèges qui lui bousillait l’âme. Mais en partant comme chaque soir, il ne leur en tint pas rigueur. Quelque chose n’allait pas depuis quelques temps à Glas-Marteau. De nombreux clans qui semblaient s’affronter dans une étrange guerre froide, faites de non dits mais qui rendaient leurs cœurs aussi froids et durs que la roche de cette cité.

Quelques semaines plus tard.

« Jamais vous m’entendez! Jamais j’accepterai de tenir position avec ce foutu bouffeur de maléfices! »

Klembarald tourna le regard, c’était lui derrière. Le même nain qu’à l’auberge. Sauf que l’heure était grave, le cor avait sonné comme l’heure de la bataille était arrivé. Glasmarteau semblait s’engouffrer dans des ténèbres toujours plus profonds, d’innombrables monstres avaient surgi comme un raz de marée putride offrant un ballet décharné avec pour seuls instruments des braises et le froid de la mort.

Le général Kodrak rugit et lui fouta un gnon en pleine poire. Le nain tituba en arrière quelques instants avant de reprendre ses esprits. Le nain hargneux sembla alors se calmer mais Klembarald remarqua à quel point il serrait le pommeau de sa hache.

« Tu vas la fermer maintenant Borul, et tu vas faire ce qu’on te dit! Par ma sainte-barbe l’heure n’est plus aux choix mais à l’action. Alors met toi bien ca dans ton petit crane de flageolet. Votre escouade accompagner de Klem se dirigera vers la tour est. Vous devez envoyer un message au village des Trois-sources, nous ne tiendrons plus longtemps. Glasmarteau n’est plus. Il nous faut sauver ceux que qu’on peut compris! Maintenant allez y! Et plus vite que ca! »

Derrière le cor sonna une troisième fois depuis le début de la bataille, Klembarald et Borul se dévisagèrent un instant, aucun des deux ne semblait heureux de faire équipe avec l’autre mais ils n’avaient guère le choix. Car le long bruit semblable à un écho funèbre, le Requiem de Glasmarteau annonçait la fermeture des portes. Dans un grincement terrible, les deux énormes portes commencèrent alors à se refermer sur les ténèbres. Klembarald sentit alors qu’on le happa. C’était Borul qui lui attrapa le bras et tous deux commencèrent alors à courir vers la Lumière, vers les Jardins gris. Les portes continuaient de se refermer devant eux, il ne restait maintenant plus qu’une bonne cinquantaine de pas entres les deux portes et au fur et à mesure, la lumière semblait disparaitre, comme si elle-même chercher à fuir la cité. Deux fantômes surgirent alors et transpercèrent de part en part Borul, lui passant complètement en travers, il s’immobilisa et se dressa tel un pic, même sa barbe sembla se raidir comme un tronc d’arbre. IL n’y avait pas de temps à perdre. Klembarald marmonna quelques mots incompréhensible et le cul du pauvre Borul commença à se chauffer sévère. Il n’en fallut pas plus pour le sortir de sa torpeur dans un grand « Ailllle Satané nom de nom de Barbe Putride! » Mais les deux fantômes n’avaient pas disparu pour autant, ni une ni deux, Borul et sa hache forgée dans l’argent d’un coté et Klem « le nain en robe » de l’autre chargèrent. Un éclair fusa depuis le plafond rocheux de la cité, éclairant une bonne partie des alentours et offrant la vue du charnier qui s‘exécutait à l’instant et vint s’abattre sur le fantôme qui disparut dans une fumée noire de souffre, tandis que la hache en argent de Borul tournoyait comme pour ciseler l’air. Les portes continuaient de se refermer, plus qu’une vingtaine de pas avant l’obscurité complète. La hache continua de fendre l’air jusqu’à s’abbatre sur le fantôme qui sembla se disperser en deux, mais un éclair bleu glacé surgit alors et congela les deux fantômes naissants. Borul d’un dernier coup d’hache brisa les deux blocs en des milliers de morceaux. Ils reprirent alors instantanément leur course. Il ne restait plus quelques quelques pas et ils y étaient, quand de l’air s’engouffra dans leurs poumons, de l’air pur, l’extérieur ils y étaient presque. Mais c’était trop tard, la port se refermait définitivement avec pour seule échappatoire la mort et la damnation éternelle.

« Non!!! »

Ils redoublèrent de vitesse Il ne restaient qu’une dizaine de pas alors que le fin filet de lumière semblait disparaitre et les abandonner à leur sort. Mais Borul vit débouler quelque chose à son coté. Quel monstre encore allait donc les condamner… »Par tous les Marteaux je vais te hacher me…Hein? » Mais le monstre passa devant lui, visiblement il n’était guère la cible. Traversant le fin rayon de Lumière il se rendit compte que ce n’était pas un monstre mais un colossal élémentaire de roche qui se positionna entres les deux portes afin de les tenir de ses bras de roc encore quelques instants. Juste assez pour que Borul et Klembarald puisse se jeter à l’extérieur avant qu’il n’explose en un million de gravas.
Borul se releva en riant. Ils avaient réussi à sortir vivant, et cela grâce à la simple hache d’un forgeron et à la magie d’un nain en robe.

« Haha; On dirait bien que Regulos devra attendre pour bouffer nos âmes » Lacha Borul dans un rauque grave, un souffle où pesait 1000 ans de fatigue.

« Ouai, mais on a pas finit. » Dit Klem tout en regardant les quelques morceaux de gravas à leurs pieds et la gigantesque porte qui leur faisait face derrière eux.

« Non mais je dois avouer. Que tes livres nous auront servis gueule de boiteux. »

Ses derniers propos firent sourire Klem qui se releva et tendit une main amicale à Borul. « Ouai une hache et un grimoire, on fait une fin…HAAAA »

Une douleur fulgurante vint lui glacer le bas des reins. Quel idiot ils étaient tellement content qu’ils en avaient oublié de garder leur attention sur le champ de bataille qui continuait à hors des murs de Glasmarteau et cela jusqu’aux jardins gris. Derrière lui un homme couvert d’un masque lui avait glissé une dague dans le bas du dos. Par instinct il lui envoya un coup de coude magistral dans les burnes.

« Des abyssaux! » Cria Borul.

Mais il était trop tard, Klembarald tomba à genou. Alors que trois hommes qui semblait suinter d’eau poreuse par chaque pore de leur peau les entourait. Borul leva sa hache et la fit tourner, décapitant un des hommes mais un coup de glaive bien placé lui atteignit l’épaule. Il laissa tomber son arme s’offrant à la merci de ses hommes aqueux.

« On a pas tout fait cela pour rien, NON! » Gueula Klem dans un long râle de douleur tout en se relevant. Il marmonna alors dans ses dents et l’air se refroidit autour d’eux. Les abyssaux ne comprirent trop tard qu’ils étaient maintenant à la merci d’un de ses élémentaires qu’ils chérissaient tant. « Je l’ai nommé Barakdrul, en l’honneur de ce bon tavernier et de sa bonne bière. » Malgré la douleur Klem semblait s’amuser de la situation et riait d’un rire sinistre. « Borul, court! Va t’en! N’oublie pas la mission! »

« Mais..Klem!… »

« Dégage je te dis! Forgeron de mes deux! » Il lui sourit dans sa barbe fournie alors que les abyssaux étaient en proie aux pouvoirs de Barakdrul, de la glace leur montant jusqu’au mollet les empêchant tout geste et fuite.

Borul acquiesça et déposa une tape sur l’épaule de Klem avant de s’enfuir en courant à travers les cerisiers en fleurs qui ce soir baignaient dans le sang. Klem se laissa tomber alors au sol.

« NUL NE RESISTERA A LA FORCE DES NAINS! » Hurla le mage laissant sortir de sa main autant de cristaux de glace semblable à des aiguilles qui vinrent se loger sur la peau des trois abyssaux. Leurs cris de douleurs étranges étaient semblables a des gémissements jouissifs, tel des masochistes à qui l’on offrait le plaisir ultime. Leurs corps tombèrent alors au sol inerte rempli de milliers de petites épingles de glace. Puis sa vue se brouilla. Et il ferma les yeux. Il était si fatigué, au bord de l’épuisement, avec l’impression d’avoir une enclume d’une tonne sur le cœur qui l’empêchait de respirer.Il tomba, loin, très loin dans un sommeil sans rêve. Un sommeil éternel. C’est alors qu’il vit cette lumière, si douce et reposante…Les Veilleurs…


Dernière édition par Klembarald le Sam 24 Mar - 14:33, édité 1 fois
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Message  Klembarald Sam 24 Mar - 14:32

La vieille chambre n’était éclairé que par la lueur d’une bougie, elle semblait danser au rythme de la respiration du vieux nain laissant apparaitre quelques ombres mouvantes tel des esprits volantes sur les murs en pierre. D’une main tremblante il porta la plume dans l’encrier et la trempa avant de revenir sur son parchemin laissant une trace d’encre bavante qui goutta sur le bureau d’acajou. Il n’y prêta guère attention et continua à écrire.
Depuis combien de temps était il enfermé ici? Reclus chez lui tel un vieil ermite. Il ne savait plus, le temps n’avait plus grande importance pour lui, comme pour tout élu, mais ses rhumatismes lui rappelait sans cesse qu’il aurait préféré avoir cette « chance » plus jeune. Maintenant il serait un éternel vieillard.
Cette idée le fit soupirer d’une précoce lassitude, il laissa glisser sa plume des doigts et porta sa main à son menton.
Il se souvenait de cette fameuse journée, non avec nostalgie car même si il avait eu droit à la résurrection des Veilleurs, il avait souffert tout de même, comme il se souvenait des nombreuses journées qui avait fait suite à cet acte symbolique. Reprendre les armes et porter la gloire des Gardiens ainsi que la parole des Veilleurs à travers le monde. Ce fut dans le premier temps un combat. Les armées anarchiques des Capricieux, firent place à la sauvage maison Aelfwar. Pour un ennemi vaincu c’était des dizaines, voir même des milliers d’ennemis qui se découvraient chaque jour. La gueule d’or, les Abyssaux, Alsbeth et son plan d’invasion depuis le fleuve des âmes, l’ouverture des portes de Glasmarteau, tant de batailles, tant d’escarmouches sans jamais y voir la fin. Puis à l’habitude des combats vint alors la découverte.
Ce fut à cet instant précis, quand la hargne et la passion firent place à la raison et à l’esprit. Comme après chaque nuit revient le soleil, après des doutes et de la lassitude c’était une toute autre vision de sa nouvelle vie d’élu qu’il découvrait. Le vieux nain s’intéressai à ce qui l’entourait, au lieu de combattre il s’essayait à comprendre. Il ouvrit les yeux comme il s’ouvrit au monde. Il fit connaissance de nombreuses personnes, son regard se plongea dans de nombreuses abimes, ses yeux s’émerveillèrent de si beaux panoramas, et son esprit se tortura de nombreuses énigmes comme il s’abreuva de nombreuses connaissances. Ce qui avait commencé comme une croisade se mua en pèlerinage.
Mais malgré tout cela, malgré de longs voyages, malgré d’intenses rencontres, c’est seul qu’il rentra au bout d’une année chez lui au village du Pin des Bois du Crépuscule. Là rien n’avait changé, sa vieille demeure sentait toujours le vieux bois, l’alcool et la poussière, tout comme lui, ici le temps n’avait plus court. Au sein de cet insistant silence il se décida de laisser un témoignage et commença à écrire les mémoires d’une année plus riche que toute sa vie l’avait été jusque là. Plus qu’une envie c’était un besoin frénétique, une pulsion intellectuelle. Il avait besoin de décharger son esprit, et d’écrire pour se sauvegarder lui-même. C’est avec pour seules armes une plume et un encrier qu’il s’était ainsi décidé à se dévoiler. Et les jours s’étaient mis à défiler dans l’obscurité des Pins sans même qu’il puisse s’en rendre compte absorbé par ce qu’il prenait comme un devoir face au cadeau que lui avait fait les Veilleurs. D’ailleurs il eut une affection toute particulière dans l’écriture du chapitre sur les Haute-terre d’Ombrelune et plus particulièrement sur Barhalt. Qu’Est-ce qu’il pleuvait, il se sentait encore tout mouillé. Oui, il avait froid. Mais…il était trempé!
Klembarald se réveilla. Il s’était assoupi un instant perdu dans ses rêveries et ses pensées. La bougie brulait toujours de sa petite lumière. Le vieux nain leva les yeux au plafond d’où venait les gouttes de pluies. Une fuite! Il avait une fuite au pla…

-Barakdul! Descend tout de suite! Ca t’amuse?! Nom d’une pipe!

L’élémentaire d’eau était étendu de tout son long contre le plafond. Même si il n’avait aucun visage, et donc aucune expression Klembarald avait appris à le connaitre. Et chaque manifestation de joie se traduisait par un frémissement de sa surface aqueuse. Ce qui était en l’occurrence le cas à cet instant. Le vieux nain ne réussit pas à étouffer un rire.







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